Ils s'extraient à peine, pourtant sans peine, d'un effort qui a porté leur corps une fois de plus au delà de ce dont ils le savaient capable. L'être entier encore ensuqué par la course, leur esprit s'abandonne à l'impermanence de l'instant. La pensée n'existe plus, seule l'injonction de leur métabolisme commande encore le réflexe respiratoire qui autorise la vie, et ils m'offrent généreusement leur être au monde, inconscients de l'image qu'ils produisent. C'est elle que j'ai souhaité imprimer, non par la présomption d'en être l'auteur, mais pour la générosité même de la leur restituer. Qui aimerait se voir en tous ses états, mais qui le peut-il seulement.
A l'épiphanie que génère la rencontre de ces regards, s'ajoute la fascination pour la sculpturalité de ces corps qui s'érigent en véritables force de la nature. Chacun est puissant, mais c'est leur collège qui façonne l'épiphanie d'un état. De leurs singulières lumières naît une source d'énergie infinie, mise en matérialité par cette exception sacrale, Black lights.
Texte d'Hélène Canaud