Zumaia

ZUMAIA / Suite photographique

Ce projet est une suite photographique en lien avec le visuel du festival Terres de Paroles 2021, Osez Flaubert ! .
Celui-ci propose une mise en scène évoquant Flaubert et son oeuvre : le Musée Flaubert et d’Histoire de la médecine qui a accueilli les prises de vues ; le vêtement fabriqué pour l’occasion, où prend place un motif créé spécialement par Arnaud Nebbache, faisant un clin d’oeil aux motifs du 19ème ; le perroquet de Flaubert lui-même, Loulou, devient un objet fétiche. Tous ces éléments qui forment l’image sont des liens tissés avec l’univers de Gustave Flaubert.

Pour faire écho à ce visuel et construire le corpus d’images rassemblées dans cette édition, je me suis tournée vers les lectrices et lecteurs des différents comités de lecture du festival.
Ceux-ci prennent une part active au festival, mais restent dans l’ombre. Les portraits qui suivent sont là pour les mettre en lumière.
Afin de construire les portraits et dialoguer avec le visuel de l‘édition, j’ai demandé aux lectrices et lecteurs de décrire en quelques mots un objet extrait d’un livre qui les a touché, ému, intrigué...
Ces textes ont ensuite été livrés à Clara Levieuge, designer plasticienne, afin qu’elle crée ces objets « fétiches » en grès gris et beige. Le grès gris se nomme zumaia.
Ces objets ont été la première manière de faire connaissance et même une excuse pour se rencontrer. Ils ont porté un imaginaire, une attente, une interprétation.
Il s’est avèré que seules des femmes ont répondu présentes à cette invitation et cela a donné un autre tournant au projet. Pour moi, plus viscéral.
J’ai tout d’abord photographié les lectrices avec les objets dans des lieux patrimoniaux de la Seine-Maritime. Parfois seules dans ces lieux chargés d’histoire.
Il m’a alors semblé important de donner plus de place aux objets en les photographiant également seuls. Ces photograpies sont devenues des gommes bichromatées (procédé photographique ancien à base de pigments qui permet de travailler à la fois avec les outils du peintre et ceux du photographe). Pour ces gommes, j’ai utilisé du noir d’ivoire et de la terre d’ombre, des pigments organiques.
Entre le grès et les pigments, un écho au sol et à la terre, plus mystique, s’est immiscé dans le projet. Ces objets sont devenus pour moi un petit cabinet de curiosités et les femmes de ces portraits sont leurs créatrices.